Montbenoît

Montbenoît, c’est une abbaye mais aussi une seigneurie et une paroisse, ces deux dernières se superposant, mis à part Lièvremont. Au milieu du 14^ème siècle, il n’y a pas de village autour de l’abbaye, seulement une grange, qui est une exploitation agricole nécessaire pour l’approvisionnement immédiat des moines. Petit à petit, les familles qui l’exploitent ont des enfants, la population s’accroît et forme bientôt un petit village. Cette communauté a 113 habitants en 1793 ; elle n’en aura plus que 85 en 1800. Les conditions de vie sont rudes. Les habitants utilisent le bois pour faire leurs maisons et se chauffer : la commune est très boisée, mais le climat est froid. Ils ne peuvent pas souvent cultiver du blé : les seules céréales restent l’orge et l’avoine. L’abbé a un droit de mainmorte : ils ne peuvent pas partir du village, ils perdraient tout ce qu’ils ont acquis et il a aussi un droit de haute, moyenne et basse justice. Les archives conservent la trace de quatre siècles de contestations des habitants contre les droits exorbitants du seigneur abbé. La mainmorte ne sera supprimée qu’en 1744.

En 1772, les chanoines exigent le partage des biens l’abbaye. Le tribunal du bailliage de Pontarlier leur donne raison mais l’affaire traine et les biens de l’abbaye ne seront dispersés qu’à la Révolution. Les habitants vivent mieux : ils continuent à faire marcher le moulin du village, font de l’élevage de chevaux, de vaches, ils sont réputés pour la qualité de leur fromage.

Charles Antoine Morand né le 4 juin 1771 à Largillat, hameau de la commune de Montbenoît, est un général de la Révolution et de l’Empire, lieutenant général, comte et pair de France. Il a participé à toutes les batailles de l’Empire. Décédé à Paris en 1835, inhumé au cimetière du Père-Lachaise, il repose désormais dans le caveau familial à Montbenoît. Le Château de Morand Val, visible le long du Doubs depuis le tracé de ViaCluny.fr, rappelle son souvenir.