Sur le tarcé de ViaCluny.fr, la reculée de Gizia, longue de 2 kilomètres, s’ouvre sur la Bresse à l’Ouest et est bordée par une spectaculaire falaise haute de plus de 200 mètres à l’Est. Au pied de celle-ci sourd la résurgence de la Doye de Gizia.
Son orientation Est-Ouest lui vaut des microclimats bien différenciés : ainsi le coteau de Montferrand, exposé au Sud, s’est révélé très propice à la vigne dont les vins avaient au 18ème siècle une grande renommée. La relation de Gizia avec la vigne est ancienne : en 1131, Humbert I de Coligny fonde l’abbaye cistercienne du Miroir (en activité jusqu’en 1610) et la dote de vignes à Gizia où la présence d’un cellier est attestée en 1177. Gizia est alors sous la protection des seigneurs de Chevreaux. Le cellier, transformé en logements au début du 19ème siècle, devient une carrière de pierres dans les années 1920. Les recherches archéologiques ont permis de reconstituer le plan initial de ce bâtiment qui, au 12ème siècle, mesurait 22 mètres de long, 8 mètres de large pour une hauteur sous voûte de 6 mètres.
Mais le morcellement des propriétés et la lutte perdue contre les maladies de la vigne appauvrissent la population qui se tourne vers la polyculture. Le déclin agricole puis démographique est précipité par la première guerre mondiale. Les friches et les bois remplacent les vignes, puis, dès les années 1960, les champs et les prés, trop peu accessibles aux engins agricoles modernes. Aujourd’hui, toujours favorable à la culture de la vigne, le coteau de Montferrand formé sur les calcaires marneux et les marnes du Jurassique supérieur continue à être exploité.
« Gisia occupe un site des plus pittoresques. Il est bâti à la naissance d’un charmant vallon qui commence à la source de la Salle et se termine à Cousance. Les maisons se cachent sous des massifs de verdure. C’est un véritable Eden. Du haut de la montagne de Châtel, qui domine ce village, l’œil embrasse une perspective magnifique ; fraîches prairies, riches vignobles, roches agrestes et escarpées, plaine immense sillonnée de routes et de rivières, avec Mâcon, Tournus, Chalon, Dijon et les côtes de Bourgogne pour bordure à ce tableau. » Rien à ôter à cette description du village écrite en 1854 par Alphonse Rousset… mais bien d’autres curiosités à découvrir comme la saxifrage de Gizia, endémique du lieu.