Dans la montagne jurassienne, la taurache, une race bovine locale, a été utilisée jusqu’à la fin du 19ème siècle : les bœufs travaillaient attelés à la charrue et débardaient les grumes de sapins. Les vaches, quant à elles, produisaient au mieux cinq litres de lait par jour en été. Avec l’arrivée estivale de taureaux bernois sur les alpages, on tenta sans résultats notables d’améliorer le caractère laitier de la taurache car, selon Grognier, en 1837, « les vaches bernoises ont des mamelles d’où découlent des torrents de lait, vingt à trente litres par jour ».
En fait, l’histoire providentielle d’une autre vache débuta en 1708. Des adeptes d’une secte protestante persécutée dans le pays bernois, les Mennonites, émigrèrent dans la Principauté de Montbéliard. Ils vinrent avec des vaches bernoises, tachetées rouge et blanc, dont ils avaient sélectionné les meilleures souches laitières. Leur croisement avec une vache pie rouge de l’Est donna la montbéliarde, race qui devint prépondérante sur l’ensemble du Jura dès 1950 et contribua à l’essor fromager. De nos jours, avec ses taches blanches et rousses, elle est indissociable des prairies jurassiennes, donc d’en voir sur ViaCluny.fr.