La Bresse, par laquelle passe ViaClny.fr, est caractérisée par un habitat dispersé, un sol argileux, un réseau hydrographique dense, la présence de bocage et de zones boisées. L’une des premières mentions de la Bresse dans La Guerre des Gaules évoque d’ailleurs « Saltus Brixia », « saltus » signifiant région boisée ; certains érudits locaux ont évoqué le fait que Brixia ferait peut-être référence à la déesse celtique éponyme des eaux.
Le surnom de « Ventres Jaunes » a été donné aux Bressans par leurs voisins car, disait-on, ils mangeaient tellement de gaudes que leur ventre devait être aussi jaune que ne l’était cette bouillie préparée à partir de farine de maïs torréfiée, également appelée gaude. A moins que ce surnom n’ait été donné aux Bressans parce qu’ils cachaient leurs pièces d’or dans leur ceinture, bien au chaud contre leur ventre…
Jusqu’au 19ème siècle, la Bresse a été relativement isolée, contournée ou simplement traversée, en grande partie car la nature argileuse de son sol ne permettait pas aisément le passage de voies de communication. Terre de bois et d’étangs, le brouillard y avait ses habitudes et la campagne bressane était le décor de bon nombre de superstitions et croyances : dames blanches, vouivre, cloches englouties, mèrengueule, orjus…
De cet isolement, le Bressan en a tiré parti en exploitant au mieux les ressources qu’il avait à sa disposition : la terre pour la confection des briques, tuiles, carrons et autres poteries domestiques ; le bois pour la charpente et les pans de bois ; le chanvre pour la confection de cordes et tissus ; le maïs pour l’alimentation humaine et celle des volailles…
Si l’habitat était dispersé, chaque ferme possédait à proximité de quoi assurer son fonctionnement : mare pour abreuver le bétail, parcelles de terrain bordées de haies, taillis pour le bois de chauffage, osier (ou villons) pour la confection des paniers, quelques pieds de vigne pour la consommation de vin (bien peu de grands crus mais plutôt du vin de béregnon comme on disait) et un verger pour la goute, la piquette ou encore le vin cuit.